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sexta-feira, 9 de maio de 2008

la vente de quatre FREMM à l'Algérie

Premiers détails sur la vente de quatre FREMM à l'Algérie

par Jean GUISNEL

EXCLUSIF : Premiers détails sur la vente de quatre FREMM à l'Algérie

Une frégate Fremm


Comme la lettre spécialisée Maghreb Confidentiel l'avait révélé voici quelques semaines, la visite de Nicolas Sarkozy en Algérie en novembre 2007 a ouvert la voie à un énorme contrat d'armement : l'achat par Alger de quatre exemplaires de la frégate ultramoderne FREMM.

Le Point
peut ajouter qu'Alger est en outre intéressée par plusieurs autres achats en France, dont celui de deux exemplaires du Bâtiment de projection et de commandement de type Mistral . Pour faire bonne mesure, les discussions portent sur l'acquisition clés en main de deux infrastructures navales considérables : une base navale complète et un chantier de construction navale. Tout ce que Paris compte de marchands d'armes est mobilisé autour des ces gigantesques et néanmoins toujours hypothétiques contrats, dont les négociations sont pilotées en personne et en direct depuis l'Élysée par les deux hommes qui ont pris la haute main sur ce type de dossier : le secrétaire général de l'Élysée Claude Guéant, et le chef de l'état-major particulier de la présidence, l'amiral Édouard Guillaud.

Concurrence exacerbée

À Paris, tout le monde fait profil bas. Difficile d'arracher une confidence où que ce soit et l'Élysée est muet. Pourtant, les choses avancent, apparemment hors des procédures habituelles. Des réseaux commerciaux français informels, mais très actifs en Algérie où la corruption des décideurs est une règle de base ont été écartés. On nous a affirmé de plusieurs sources que d'autres intermédiaires cherchent à se mettre en place, mais dans un contexte concurrentiel exacerbé. Chacun pousse ses pions, tous les industriels sont certains d'avoir déniché la perle rare qui ouvre les portes des "vrais" décideurs algériens : les Russes, qui tiennent jusqu'à présent d'une main ferme les marchés militaires en Algérie, ont déjà annoncé qu'ils avaient remporté celui des frégates, comme l'indiquait il y a peu la revue Kommersant . Mais ni les Britanniques, ni les Allemands, ni les Français n'ont renoncé.

Les officiels comme les industriels français sont certains qu'il est possible de remporter ce marché à la condition que certaines règles soient respectées. Un homme bien informé des négociations en cours explique : "Nous ne paierons pas de pots-de-vin. Les Algériens veulent un contrat d'État à État. Ils ont la garantie du gouvernement français que les prix proposés par les industriels seront dérivés de ceux payés pour ses propres navires par notre marine nationale. Augmentés de 3 % de frais généraux, des frais financiers éventuels et des coûts spécifiques des adaptations qu'ils exigeraient." Mais quand il s'agit de connaître les prix proposés, c'est motus. Seule référence, le prix non confirmé auquel une FREMM a été récemment vendue au Maroc : 500 millions d'euros. On imagine ce que représente le possible contrat algérien : un pactole ! Quoique... Pour les BPC de type Mistral, il n'est plus tout à fait certain que les Algériens soient toujours intéressés. Quant à la base navale, qui concernerait une extension de Mers-el-Kebir, les contours du projet sont encore vagues. Et pour ce qui est du chantier naval, on est encore loin d'un accord.

Les Algériens exigent enfin que ce soit la marine nationale qui forme leurs équipages (une part substantielle de la facture), alors que Paris a monté une structure spécialisée, la NAVFCO, branche spécialisée du groupe paraétatique Défense Conseil International . Mais on est là dans les infimes détails...

La volonté algérienne de se doter d'une marine moderne, tout en se rapprochant de l'Otan, est une véritable aubaine pour les vendeurs d'armes français. Notamment parce que le pays est riche, solvable et dispose d'un cash considérable. Le poids du passé semble ne plus entrer en ligne de compte, dès lors qu'il s'agit de parler business. Mais attention aux embuscades. De source bien informée sur ce dossier, mais travaillant pour un industriel européen, on se persuade que les Algériens ont déjà pris la décision de se fournir auprès de... l'Allemagne ! Il faudra attendre pour connaître la réponse, car rien ne se décidera avant la fin de cette année, au plus tôt...

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