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segunda-feira, 3 de setembro de 2007


La marine se réserve la possibilité de tirer sur ses vieilles coques


Torpillage d'une ancienne frégate australienne, le HMAS Torrens
crédits : ROYAL AUSTRALIAN NAVY

3/09/2007

Par le passé, la marine française, comme ses homologues étrangères, a eu recours à la destruction volontaire de ses vieux navires en pleine mer. L'immersion délibérée de coques est maintenant régie par différents accords internationaux (Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est de 1992, Protocole de 1995 relatif à la prévention et à l'élimination de la pollution de la mer Méditerranée par les opérations d'immersion...) Il est interdit de couler volontairement des navires en Méditerranée depuis 2001 et en Atlantique depuis 2005. Lors de la signature des textes, la France a, néanmoins, apporté une réserve quant à ses activités militaires. Tirs en mer avec des missiles, torpilles, canons... La destruction des coques en mer, conséquence des tirs d'exercices ou de qualification de systèmes d'armes, reste ainsi juridiquement possible (Les marines anglaise et espagnole poursuivent d'ailleurs toujours ce type d'opérations). Elle est toutefois très encadrée, avec notamment une dépollution préalable des coques et le retrait des matériaux dangereux : « Ces immersions font l'objet d'une étude d'impact sur l'environnement, menée au préalable par un organisme extérieur à la marine », explique-t-on à l'état-major de la flotte française. La dernière opération du genre s'est déroulée en octobre 2005 avec un ancien sous-marin diesel du type Daphné. A cette occasion, la Sirène a été coulée très au large de Toulon lors d'une campagne au profit de la torpille lourde F17. Le dernier tir sur navire de surface a, quant à lui, été réalisé en octobre 2003 sur l'ex-bâtiment de soutien mobile Garonne, coulé à un peu moins de 200 kilomètres de la Réunion.

Une ou deux fois par an sur chaque façade de la métropole

Si la marine s'est engagée dans une démarche de protection de l'environnement, l'arrêt de cette pratique lors d'activités opérationnelles militaires par les navires de guerre ou les aéronefs militaires n'est pas sans poser problème : « Pour l'entraînement régulier des équipages, (la marine) réalise des tirs sur moyens légers flottants ou aériens. Dispositifs éphémères prévus uniquement à cet effet, ces outils ne présentent en revanche pas les garanties suffisantes pour la qualification des systèmes d'armes en service ou ceux en cours d'acquisition. Il convient de retenir que l'utilisation de coques comme cibles répond à un besoin réel de la marine et non comme substitut à une action de démantèlement », note Margueritte Lamour, députée du Finistère, dans son rapport d'information sur le démantèlement des navires de guerre. De plus, souligne la parlementaire, « la coque immergée devient un dispositif de concentration de poisson naturel ». Par ailleurs, Rue Royale, on explique que « l'utilisation des coques de navires désarmés est un enjeu d'importance pour la pérennisation des systèmes d'armes, en service ou en développement. L'objectif est de préparer la marine à ses missions de défense dans des conditions réalistes, tout en limitant volontairement en nombre l'utilisation de ces coques et de veiller à l'environnement ». Il n'est donc pas question de se servir de ces opérations comme supplétif à une filière de déconstruction. Bien qu'aucun tir sur cible navale ne soit à ce jour programmé, les militaires souhaitent pouvoir, le moment venu, y avoir de nouveau recours au moins une ou deux fois par an sur chaque façade maritime de la métropole.

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